Entreprise: Bye bye Veolia!
L'Etat gabonais a décidé, dans un
contexte où la fourniture d'eau et d'électricité est sujette à de nombreuses coupures observées depuis plusieurs
jours à travers tout le pays, de mettre fin à la convention de cession signé en mars 2017 avec Veolia.
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Société d'Energie et d'Eau du Gabon. |
Le vendredi
16 février, à travers la signature du Ministre de l'Eau et de l'Energie, les autorités de la République Gabonaise ont pris la décision, à titre concervatoire, de mettre fin à la convention de concession qui les liait à la Société
d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG), filiale de du groupe français Veolia. Pour la partie gabonaise, « la dégradation
de la qualité du service rendu aux usagers, les efforts financiers
consentis par l’État non suivis des effets escomptés et les plaintes
récurrentes des populations », sont à l'origine de la résilliation du contrat.
Une rupture unilatérale dont la réaction ne s'est pas faite attendre du côté de la SEEG. Dans son communiqué de presse, l'entreprise « resgrette la décision soudaine prise par le Ministère de l'Eau et de l'Energie» et appelle les autorités au respect du droit applicable. Dans la suite des réactions, joint par Jeune Afrique, le président des activités Afrique et
Moyen-Orient du groupe français Veolia, Patrice Fonlladosa s’est dit « surpris de la brutalité de l’action »
des autorités gabonaises et a estimé qu'il s'agit « des motifs très
clairement ridicules ».
Contexte.
C'est en 1997 que l'Etat gabonais avait signé avec le Veolia sa première convention de concession à hauteur de 51% du capital pour l'entreprise française. Elle a permis à cette entreprise du CAC40 d'exploiter durant 20 ans les infrastructures d'eau et d'électricité à travers tout le pays. Les obligations prévoyaient à titre exclusif la production,
le transport et la distribution de l’eau potable et de l’énergie
électrique, d’une part, et la production de l’énergie électrique à titre
non exclusif sur le périmètre de la concession, d’autre par. Seulement, à la fin de la concession, les carences ont mis au jour le faible investissement de la SEEG à satsifaire aux exigences du contrat.
Or, selon Jeune Afrique et rien que pour la dernière année de concession, c'est - à - dire 2017, la SEEG a rappoté 25 millards d'Euro à Veolia, soit 16 398 924 999 225 F CFA. De ce chiffre et en comparaison du montant de 366 milliards de F CFA (557 963 403,088 Euro) d'investissement sur 20 ans indiqué par la Veolia via la SEEG dans son communiqué, il apparait clairement que le géant français n'a rien consenti en investissement pour permettre aux populations gabonaises de bénéficier une meilleure fourniture en eau et en électricité malgré le monopôle.
D'ailleurs, au regard des nombreux dysfonctionnements et des manquements à ses obligations, grande fut la surprise d'apprendre en juillet 2017, la prolongation de 5 ans de la concession. D'aucuns, à cette époque s'interrogeaient déjà sur les motivations qui avaient conduit le gouvernement représenté par le Ministre de l’Energie et des
ressources hydrauliques, Guy Bertrand Mapangou et celui de l’Economie,
Régis Immongault Tatangani, à refaire confiance au groupe Veolia, représenté par Antoine
Frerot, alors que l'ensemble de la population n'en voulait plus.
Il faut croire que le Président de la République, Ali Bongo Ondimba, qui avait inrtuit son Directeur de Cabinet, Brice Laccruche Alliangha, a pris la mesure des suites à donner à la question de la production, du transport et de la commercialisation de l'eau et de l'électricité dans notre pays.
Si, les citoyens parraissent heureux de la mesure gouvernementale, rien ne laisse croire que le divorce avec Veolia se passera comme une lettre à la post. L'inquiétude repose sur l'orientation politique que pourrait prendre cette décision. Quand on sait que les rapports entre Ali Bongo Ondimba et les milieux français/françafricain ne sont pas les meilleurs.
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