Emmanuel Macron, l'expression d'une fuite en avant sur les réalités de l' Afrique comptemporaine!

La dernière sortie d'Emmanuel Macron dans laquelle il dit que: « Quand des pays ont encore sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien. >> Or, la pauvreté est en elle même une norme relative. Il y a deux types de pauvreté.

  1. Une pauvreté "naturelle": Elle est le fait d'un héritage familiale modeste. Elle peut être combattu par une élévation par le travail.

  2. La pauvreté entretenue. Elle est le fait d'une volonté de vous maintenir dans un état de subordination ou d'infériorité.

Ma seconde définition est celle qui s'applique à l'état de pauvreté constaté et observable en Afrique.

Le discours de Emmanuel Macron n'a rien d'objectif. Au contraire, il s'inscrit dans une logique européocentriste, partagée par l'ensemble des pays dits "développés".

 Il s'agit de la convergence d'un ensemble de facteurs liés aux époques coloniales, post - coloniales, à la mondialisation et à la mal gouvernance des Etats africains. 

Comment faire aujourd'hui, à l'heure de la production intensive des biens par les moyens mécaniques et technologiques, le procès de la démographie du continent africain sans y voir un besoin de manipulation de l'opinion? Le président français veut donner l'impression que le nombre croissant de la population du continent, en majorité jeune, est la raison de son sous développement.

Je m'y inscrit en faux. Comment une telle assertion peut elle être acceptée alors que le combat actuel de l'Europe et de la France en particulier est celui contre le vieillissement de la population? J'y vois une traduction devant le tribunal de  l'histoire de la très grande jeunesse de l'histoire démographique de l'Afrique à un moment  où les plaits de la Traite Négière essayent de se cicatriser.

Je ne vais pas interroger l'Afrique avant la colonisation, si chère à Cheik Anta Diop, mais je me demande si depuis l'Antiquité les Africains connaissaient la pauvreté sous la forme qu'on lui connait aujourd'hui. Certainement pas. 

La société africaine ancienne est pour l'essentiellement agricole. La richesse était comptable par le nombre de bras capables de défricher, labourer et cultiver les champs. A ce titre, la démographie dans les sociétés africaines constitue une norme dans la composition de la fortune d'une famille. Les mécanismes communautaires propres à l'Afrique ne dérogent pas à cette réalité.

La réalité de la pauvreté africaine tient des facteurs indiqués plus haut. La colonisation, des conquêtes coloniales aux pseudo - indépendances, l'Afrique a été plus qu'essorée par la France, le Royaume - Uni, le Portugal, l'Espagne, l'Allemagne et la Hollande. La puissance française n'a de mérite que grâce à sa ponction des richesses du continent africains dont mon pays le Gabon.

Le crime de l'esclavage a été commis au nom de la satisfaction des appetits et des besoins économiques de la seule Europe, en majorité par des pays de l'Union Européenne donneuse de leçons universelle en matière de droits de l'homme.

La mondialisation ou la globalisation propose la mobilité des cadres économiques pour l'ouverture à des marchés plus important. Cependant, comment batir des sociétés modernes en Afrique sans la construction d'un marché à fort potentiel de consommateurs locaux?

 Le discours du jeune président de la République Français est simplement un besoin de ralayer certainement les idées d'une lecture désuette de Thomas Malthus. 

Plus encore, la France qui agit, dans sa relation avec ses anciennes colonies africaines, comme un protecteur, par l'entremise de la déclaration de son président qu'elle est reaponsable, en partie, de la mauvaise gouvernance de ces pays. Je vais m'épargner le chapelet de son soutien à des individus, sans potentiel en matière de gestion de la chose publique. 

Pour terminer, Emmanuel Macron gagnerai à clarifier ses réelles ambitions pour un partenariat gagnant - gagnant avec l'Afrique comme le réclame actuellement la jeunesse de l'ensemble du Continent. Sinon, ses déclaration alambiquée ne feraient qu'accroitre le sentiment anti - français en Afrique.

Romuald NDONG ASSOUMOU

Enseignant d'Histoire - Géographie.

Analyste et chroniqueur politique

Mandela Washington Fellow 2017.